Paléomania

              C’est une amie de longue date du temps où je pratiquais l’archéologie qui me fit part de ce projet d’exposition « sur la trace des dinosaures » et c’est vrai qu’il n’y a qu’un pas de l’archéologie à la paléontologie ou du moins qu’une trace : celle de l’empreinte d’organismes vivants qu’elle soit animale, végétale ou humaine.

Tout de suite j’ai pensé à ces drôles d’oiseaux qui refirent leur apparition dans mon travail en cette année 2006. Ils surgirent, comme une grande partie de mes peintures, d’une figure à peine esquissée et de son transfert, l’impression première en donna le titre «  oiseau fossile », me rappelant ces quelques fragments terrestres au motif de feuilles de fougères que j’ai vu passer au temps d’une époque où l’on vidait les collections de sciences naturelles d’un musée à la décharge. C’est cette émotion, contemporaine de celle de mes premiers pas à la recherche du passé dans les champs labourés et de celle provoquée par de vieux documents retrouvés dans un grenier, qui est à l’origine de la démarche que je poursuis aujourd’hui sur papier avec comme médium la peinture. « L’oiseau au long bec » ne tarda pas à suivre comme un effet miroir d’une espèce archaïque, en pensant bien sûr à l’Archaeopteryx, et le hasard vient conforter mon choix à l’instant, quand le dictionnaire Universalis sur mon ordinateur refuse de me donner toute définition : d’archaïque à arche, qui m’en évoque une autre celle de Noé.

Transition assurée, en rappelant un article de presse, au sujet d’une fouille de sauvetage lors de la construction d’un barrage hydraulique sur la Saône à Ormes, évoquant le côté rassurant de ceux qui se préoccupent du passé à une époque où l’avenir notamment par ses énergies incertaines… inquiète les hommes et cela déjà en 1976. Je ne pense pas être hors sujet sachant qu’à l’origine de ces oiseaux peints, il y a une déclinaison d’autant d’oiseaux que de naufrages de pétroliers en pleine mer ,37 depuis 1967 à ce jour… oiseaux fossiles, énergie fossiles, tout ça sur terre où l’on parle encore de la disparition énigmatique des dinosaures et de celle, peut-être, de l’homme par le réchauffement climatique angoissant.

Je terminerai avec cette controverse : celle de l’origine dinosaurienne des oiseaux que je ne connaissais pas mais qui confirme définitivement ce parti pris.Concomitant avec la publication sur le blog la découverte de traces de dinosaures sur la commune de Plagne (ain).

 texte du 28 avril 2008 publié le 09/10/2009

- Renseignements sur la ou les œuvres exposée(s)

2006-050 oiseau fossile  05/09/2006 81 x 60 acrylique sur Kraft marouflé sur toile   

2006-051 oiseau au long bec  05/09/2006 81 x 60 acrylique sur Kraft marouflé sur toile