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Abécédaire Lyonnais

22 Février 2020 , Rédigé par Agnan KROICHVILI Publié dans #Textes 2020, #archéologie, #Lyon, #VerbeIncarné, #Atlas, #Lugdunum

 Abécédaire Lyonnais

Il y a un an sortait l’atlas topographique de Lugdunum tome I, avec une conférence le 2 avril de Michel Lenoble aux archives de Lyon.

 

Je fus très étonné de cette problématique proposée concernant les trames urbaines dites A, B, C,  et leur chronologie respective offerte. Ma surprise fut que l’une d’entres elles soit ignorée, une nouvelle omission. Il s’agirait de la première « trame » sans doute de par son antériorité nous la nommerons D et effectivement  il n’y a pas d’A,B,C  sans D, de là le titre proposé « Abécédaire Lyonnais », construit de la même manière que nous ne faisons pas d’omelette sans casser des œufs, ce qui nous ramène à la cuisine lyonnaise.

 

La rédaction de cet abécédaire fut remise à plus tard, il fallait laisser mûrir les choses et puis scanner les plans, les réduire, les superposer par calques, ce qui n’est pas sans me rappeler ce moment où déjà par calques je prenais conscience de la modélisation des maisons et de leur parenté dans la distribution des espaces, nous ne parlions pas encore à l’époque ni d’insulae, ni d’actus quadratus ni de duplicatus, ni des premiers colons…

 

Cette rédaction la  voici donc  réactivée aujourd’hui suite à la parution de la découverte à Rome de ce qui pourrait être le tombeau de Romulus ou en tous cas un lieu de mémoire. Nous voici au moment de la fondation d’une ville, entre mythe et réalité.

 

Pourquoi ce rapprochement, si ce n’est ce qui nous anima lors de la découverte du premier vestige du fossé amont, nous n’avions pour élément qu’une chronologie relative établie par un mur qui venait se fonder quasi à la perpendiculaire de celui-ci, aucun mobilier ou artefact comme on le dit maintenant ne permettait d’en dater l’existence.

 

L’imagination pouvait aller bon train, ce mur participait à l’édification d’un des premiers bâtiments que nous situons dans la période augustéenne à la fondation en galets du Rhône et s’inscrivait dans ce qu’il conviendra de nommer plus tard la trame urbaine augustéenne. Pour avoir fouillé sur le site de Gournay-sur-Aronde, il était bien tentant d’en ramener la fourchette chronologique à la période gauloise, ce qui sera fait bien plus tard après la découverte du fossé aval dont le comblement permettra la datation. Mais ne doit-on pas écarter de notre vue, la présence d’un dépôt résiduel qui tomba à point nommé lors du remblayage du site et qui tomba à pic à vue de nez alors pour parler d’un fossé gaulois à vocation cultuel ou festif. De là à murmurer l’existence d’un oppidum gaulois, il n’y a qu’un pas que nous osions franchir, il restait encore bien du chemin à faire.

Même si depuis de nouvelles découvertes ont été faites en contrebas du plateau de Fourvière prouvant l’existence d’un murus gallicus, un bout de mur qui à lui seul ne peut suffire à venir contredire la thèse d’une création ex-nihilo. L’urgence du moment pour cette fouille, en tous cas ne nous en permettait pas le recul indispensable à la réflexion, faut-il le rappeler ce site a été détruit d’une manière irrémédiable et il n’était pas temps de s’amuser.

                   

D’autre mots nous venaient en tête cardo, decumanus, nous n’en avions ni la science, ni la parfaite connaissance toute universitaire de par notre parcours scolaire haché il n’en restait pas moins que nous ne pouvions nous défaire de ce qui nous ramène aux mythes fondateurs d’une ville, d’un grand sillon creusé en terre et d’un vol de corbeaux, les gestes rituels de la fondation d’une colonie et l’installation d’un camp militaire, celui de Munatius Plancus ou  d’un camp retranché, celui des colons de Vienne.

 

Rien aujourd’hui ne vient contredire ou remettre en cause cette ou ces destinations et dans tous les cas il s’agit de l’existence de vestiges anthropiques pour reprendre les mots de la conclusion, c’est pourquoi il m’apparait important d’en rapporter sur le plan, non seulement la persistance, mais aussi leur axialité. Celle-ci d’elle-même peut se comparer à vue d’œil avec la trame B, il suffit de lire les chiffres pour ne point s’en étonner d’une part une orientation NL 11° à 11.5° Est pour les deux fossés et d’autre part une orientation NL de 7° à 10° Est, de quoi faire le rapprochement et nous étonner encore de cette omission qui nous l’espérons sera réparée à moins que pour reprendre le terme de Bernard Mandy, notre acharnement ait été vain.

 

Une mise à jour nécessaire me semble-t-il pour cette mise au jour sur le site du Verbe Incarné, qui je l’espère vous conviendra même si les termes ne respectent pas toujours la prose universitaire de bon aloi. Le 22/02/ 2020 Agnan Kroichvili

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