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Le verbe

16 Février 2008 , Rédigé par Agnan KROICHVILI Publié dans #Textes 2008, #Lyon, #VerbeIncarné, #archéologie

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 Le verbe                                                                                                       15 Février 2008 2 h

 

Ce V du Verbe incarné

Petit profil en terre taillée

Qu’on ne sait, toujours

Pas encore vraiment comment le nommer

Dans sa lignée,

Taraude en spirale mes souvenirs.

Trouvaille archéologique première

Dont on m’accorde la paternité pour sa partie amont,

Pour lequel je ressens encore toute responsabilité

Fit déjà couler beaucoup d’encre.

Il faut dire que c’était une situation d’urgence, un sauvetage

Et une période peu propice, pour ce genre de découverte.

L’image en était ce V

Devant tant de boucliers,

L’énigme ne demandait, elle, qu’à être levée.

Il fallait s’y attarder, sur le moment

Lors de sa mise au jour.

À l’origine sans doute

De cette ville antique, Lyon, pour ne pas la citer,
Qui n'est pas encore cité,

Au confluent en forme de Y,

Forme signifiant autrefois l’âme en attente.

Pour qui parcours ces vers

Sans être initié

Cela peut paraître opaque.

Mais les mots sont tels qu’ils sont.

En vérité,

Ils demandent un effort supplémentaire

Pour révéler ce qu’ils dévoilent.

Au risque d’être réduits au silence

Pour n’avoir su exprimer instantanément

Ce qui transcende l’événement.

Mon seul recours, s’ensuit

Et me voilà transi

Devant cette mémoire qui revendique sa part

De reconnaissance, ou je ne sais quoi

Avant que les vers me rongent

Ou que cela finisse en cendre

Ou au panier.

Instant d’une vie, 20 ans

« C’est l’âge qu’on a toujours quand arrivent les malheurs… » *

Comme cette venue au monde

Avènement

Qui n’était pas un départ

Mais une arrivée, au même moment

Un peu avant et qui ne dura point.

Ce qui explique cet acharnement,

L’attachement à cette filiation.

On ne peut s’amarrer à un corps mort.

C’est ainsi que le verbe s’est fait chair

Mais tout fut détruit, 2000 ans et plus d’histoire

Moi y compris.

Il me fallut du  temps

Pour que ce qui m’apparaît être un destin accompli,

Qu’il m’arrive encore parfois d’effeuiller

À fleur de peau,

Puisse se détacher.


*Jorge Semprun "Le retour de Carola Neher"

Plus d'infos 
http://www.patrimoine-lyon.org/index.php?lyon=le-verbe-incarne

http://www.cervantesvirtual.com/portal/simulacraromae/libro/c11.pdf

  Verbe-Incarn--Lyon1980-81.jpg1980
fresque-1994-072002.jpg 1994

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