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Pierres écloses

15 Septembre 2011 , Rédigé par Agnan KROICHVILI Publié dans #Textes Exposition

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« Pierres écloses » - Agnan KROICHVILI

Exposition à Chapaize et Lancharre

Du 17 septembre au 2 octobre 2011

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L’exposition - installation présentée est une suite logique, après les expositions-installations de Baume-les-messieurs et Gigny sur Suran en 2009 ,2010 et 2011, présentées par le Conseil Général du Jura, dans le cadre de l’anniversaire de l’Abbaye de Cluny fondée en 910 par l’abbé Bernon et douze moines de ces deux abbayes. Suite logique car la pré-connaissance des dalles funéraires de Lancharre m’a ouvert les yeux, bien plus tard sur celles de Baume-les-messieurs, de Gigny sur Suran et sur bien d’autres aujourd’hui. Suite logique du fait de la proximité de Lancharre et de Chapaize avec Cluny et de leur appartenance commune à l’ordre bénédictin. Et pour finir, au-delà du lien spirituel : un lien de sang découvert entre Marguerite de Germolles de Lancharre et Jean de la Grange (de Germolles) aussi prieur de Gigny sur Suran.

 

Voilà  qui m’incite à réagir en ces lieux.

 

« Pierres écloses »

Le titre de l’exposition-installation évoque à la fois le renouveau de Lancharre : « un nouvel écrin pour ces témoins du temps », de par sa restauration, et l’éclosion printanière après un endormissement (paupières closes) dans un lieu clos, ce béguinage.

 

Le parcours est une invitation à poser un nouveau regard sur les dalles et leur dessein en transcendant leur caractère funéraire par une résurrection re-soulignant l’intelligence et la beauté du trait, une transfiguration libre provoquée par différentes variations infinies.

 

Le support, des toiles sans châssis, comme des bannières, nous libère du cadre, en gardant un caractère éthéré aux tableaux, que chaque dalle érigée, puisse être libre dans le vent des courants d’air, la dimension de ces dalles et leur poids n’autorisant guère ce déplacement.

 

La peinture seule autorise les empreintes, un double comme par magie, une coïncidence. Encore une autre similitude historique : l’image transférée sur le Saint Suaire ou sur le voile de Véronique, une empreinte sur tissu, un linge.

 Comment ne pas mettre en relation aussi ce travail avec une démarche plus contemporaine sur le multiple par la sérigraphie ?

 

             

La multiplication du motif des dalles, comme des pétales, et les différentes interprétations qui en découlent donnent une transposition contemporaine aux vivants, comme une transcription gravée sur les supports modernes des partitions de musique ancienne.

Pour élargir la réflexion une comparaison avec les brass-rubbing en Angleterre s’impose. Ce procédé peu connu en France a une certaine analogie avec ma démarche. Il s’agit  de révéler par frottage avec des craies sur une feuille de papier, la gravure des dalles funéraires qui sont majoritairement recouvertes de laiton, particularité rare en France. Cette technique reste une copie. A ma connaissance, la peinture n’a jamais été utilisée jusque là comme médium.

Ne doit-on pas lire aussi en filigrane à travers ces  images et ces mots rappelant les manuscrits et leur enluminure,  l’invention de l’imprimerie grâce à la gravure ?

Des peintres du Fayoum, aux icônes russes de la tradition byzantine et les oklad qui les recouvrent, aux pierres plates ou pierres tumulaires, il me semble qu’il n’y a qu’un pas jusqu’à ce qui me parait être l'achèvement de cet art funéraire : les danses macabres. Certaines compositions, de par le trait et leur diaphane transparence volontairement ainsi créée, nous renvoient à l’art du vitrail qui semble en être le prolongement par leur préfiguration de la pierre au verre. D’autres, de par la matière, évoquent les lourdes et riches tapisseries d’un autre temps.

Ces réalisations ne se situent-elles pas à cette période charnière du passage de l’art roman à l’art gothique où les vitraux et la sculpture prendront ensuite le dessus ?

 

 

Ces pierres tombales, classées Monuments Historiques en 1898, ont été relevées en 1933 par mesure de sauvegarde. Les voici aujourd’hui au fur et à mesure de notre cheminement devant nous, par ce second relevé, révélées à notre regard.

De ce tracé du dessin au cœur de la pierre, à cette trace déposée, les voici dans l’attente de notre relecture au second degré.

 

Manifestation de l’esprit, paraphrasant le psaume 48-1

 

« Ma main tracera des lignes et des courbes

Une image à l’unisson de mon cœur

L’œil attentif aux signes,

J’exposerai sur les cimaises mon énigme ».

 

 lien presse JSL Martine Magnon

Parution du livre

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   Pierres écloses : http://fr.calameo.com/read/000361504a6101783a159

 

Le prix de ce livre est de 35 euros plus 4 euros de frais d'expédition

réglement par chèque à l'ordre de les Amis d'Agnan KROICHVILI

à adresser rte des marronniers 26530 Le Grand Serre

 

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